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Chekib Abdessalam
Fama + Wagner : crimes et exactions
Dans le contexte actuel de recrudescence de crimes et d’exactions de l’armée malienne et des mercenaires de la milice Wagner au Mali, l’instance représentative des mouvements coordonnés de l’Azaouad vient de publier son premier communiqué de l’année 2023.
Ce communiqué du Bureau Exécutif de la CMA fait suite à l’inapplication des Accords dit d’Alger qui se révèlent depuis de nombreuses années totalement inefficients et irréalistes voire contre-productifs. Tous les dix ou quinze ans, nous assistons à de énièmes accords, d’Alger, de Tamanrasset, etc …, qui se suivent et se ressemblent. Devant ce constat d’échec et cette impuissance devant une réalité inchangée si ce n’est dans le sens du pire, le pire pour les populations et les démunis, le pouvoir illégitime issu d’un énième coup d’état militaire de Kati, tente de faire encore diversion alors qu’il met en œuvre sur le terrain sa nouvelle aventure avec ses nouveaux maîtres et protecteurs-prédateurs de la milice Wagner en ayant créé une commission chargée de modifier la constitution actuelle du Mali.
Cette commission créée par décret du 19 décembre 2022, n’est ni représentative ni indépendante mais placée sous l’autorité directe de l’actuel chef de la énième junte au pouvoir par la force à Bamako.
Après avoir suspendu de longue date, sa participation aux mécanismes de mise en œuvre de l’accord de paix que Bamako n’a jamais appliqué depuis 2015 (de même que ceux des décennies précédentes), la CMA – Coordination des Mouvements de l’Azaouad -, coalition de mouvements signataires de l’Accord de paix d’Alger en 2015, annonce en toute logique qu’elle se retire de la commission chargée de finaliser le projet de nouvelle Constitution malienne.
Communiqué CM Azawad
Voici le communiqué de la CMA dans le texte :
” COORDINATION DES MOUVEMENTS DE L’AZAWAD (CMA)
BUREAU EXECUTIF
Communiqué N°01/CMA/BE/2023
Réaction de la CMA au Décret N*2023-0055/PT-RM du 27 Janvier 2023, portant nomination des membres de la Commission chargée de la finalisation du projet de Constitution.
Antérieurement à sa décision de suspendre sa participation aux mécanismes de mise en œuvre et de suivi de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger, la CMA avait communiqué un nom au Gouvernement de Transition pour siéger au sein de la finalisation du projet de constitution en cours.
Suite à la réunion de son Bureau Exécutif tenue du 07 au 09 Décembre 2022, la CMA a adressé au chef de file de la médiation une correspondance dans laquelle elle demande une rencontre bilatérale en terrain neutre suivie du communiqué du CSP-PSD du 21 décembre 2022 consacrant la suspension par les mouvements signataires des mécanismes de suivi et de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Elle informe par conséquent l’opinion nationale et internationale ainsi que la Mediation internationale qu’elle ne prendra pas part à la COMMISSION CHARGÉE DE LA FINALISATION DU PROJET DE CONSTITUTION.
Par la même occasion la CMA se démarque des déclarations unilatérales du Ministre Diop à la tribune des Nations Unies ce 27 janvier 2023 parlant « d’élans freinés » dans la mise en œuvre de l’Accord par les mouvements signataires lorsqu’il s’agit d’une dégradation évidente du processus consacrant un net recul d’intérêt de la partie gouvernementale à l’Accord de paix.
Enfin la Coordination des Mouvements réitère avec insistance sa demande de réunion en un lieu neutre avec la médiation internationale pour discuter de la viabilité de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.
Kidal le 27 Janvier 2023.
Pour la CMA :
Almou Ag Mohamed
Porte-parole. “
Répression, apartheid, réchauffement climatique
Les habitants de l’Azaouad et les centaines de milliers de réfugiés exhilés dans divers pays refusent désormais d’être trompés par des belles déclarations jamais appliquées et fallacieuses. Depuis plus d’un demi-siècle, ils sont de fait devenus les parias de l’histoire moderne contemporaine. À la fois les laissés pour compte de la colonisation, de la décolonisation et de la post-colonisation. Ils ont pourtant le droit de vivre décemment en paix sur leurs terres en toute émancipation.
En zone sahélo-saharienne, se déroule sur la durée en silence et sous nos yeux un génocide à petit feu qui se voudrait invisible et indolore, et parfois bien plus dont le résultat est et doit être l’anéantissement des Touaregs dans tous les États issus de la colonisation, où qu’ils se trouvent, séparés et minoritaires et qui pourtant occupent la plus grande partie de leurs territoires respectifs. Plus particulièrement au Mali, les Touaregs, les Arabes et les Peuls nomades sont visés. Ils doivent se dépersonnaliser ou s’anéantir eux-mêmes culturellement après l’avoir été économiquement (destruction de leur économie millénaire, du dynamisme et de l’expertise dont ils ont toujours fait preuve) et les autres habitants du Sahara et du Sahel doivent se plier sous le joug de la loi du plus fort, du plus injuste et du plus corrompu. Ils doivent renier leur histoire, leur dignité et leur héritage ancestral (toumast tan kel erou) et civilisationnel sous peine de disparition. Ils doivent aussi endurer de plein fouet le sous-développement de leur région ainsi que les conséquences des pollutions globales de la planète terre et du réchauffement climatique auxquels ils sont totalement étrangers mais cependant confrontés de plein fouet. Un triste sort, un destin tragique funeste qui doit cesser. Tant de générations d’orphelins sans droits humains. Aucun peuple n’accepterait cela.