Andrée Chedid : Amour, Vision et Réconciliation

Par Evelyne Accad

” Kalya avance comme si elle marchait depuis toujours. Elle avance, pas à pas, depuis des éternités, au fond d’un immense vide. … Une marche immémoriale et si brève cependant. … Rien n’est encore dit. Les colères peuvent encore s’éteindre. Le jour peut encore s’éclairer. … Des corps douloureux, venus de tous les siècles, de tous les coins de la terre, surgissent autour d’elle. … Les hommes convoitent la mort. Kalya ne cesse de marcher, se raccrochant à chaque lueur pour tromper l’angoisse, pour franchir cette dernière distance… Son regard revient vers ces deux jeunes femmes dont elle partage pensées et sensations…. Elle arrivera jusqu’au bout. Elle y arrivera. Il y a tant de force en chaque créature humaine, tant de force en elle.” (Andrée Chedid, La maison sans racines.)

Cet extrait de l’un des plus beaux romans d’Andrée Chedid, caratérise bien cette femme et cet auteur d’une force, et d’une grandeur remarquables.  Romancière, poète, auteur de théâtre, Andrée Chedid est une figure éminente de la littérature internationale. D’origine égypto-libanaise, elle est née au Caire en 1920, a été élevée dans des pensionnats au Caire et à Paris, obtenu son doctorat de l’Université américaine du Caire, épousé à 21 ans, Louis Chedid, alors étudiant en médecine. Ils vivent les trois années suivantes (1942-1945) au Liban, puis s’établissent à Paris.

Andrée Chedid est un écrivain prolifique, elle a publié plus d’une quinzaine de romans, sept recueils de poésie, plusieurs recueils de nouvelles, deux pièces de théâtre, de nombreux récits et deux essais. Son œuvre a été adaptée au cinéma, à la télévision, à la radio, au théâtre. Elle a été traduite dans plusieurs langues, et son œuvre est au programme dans les lycées et les universités du monde entier. Elle a reçu plus de six prix importants dont le Goncourt de la nouvelle, le Mallarmé, et le Louise Labé; malgré son succès, elle est demeurée très simple. Elle peint également et a exposé des collages. Elle a en outre élevé deux enfants et six petits enfants.

Dans toute l’œuvre d’Andrée Chedid, se retrouve le mélange d’Orient et d’Occident, la recherche sur le sens de la vie, de la mort, de l’amour. Le langage, les images, les symboles qu’elle utilise plongent leurs racines dans les pays auxquels elle appartient : Egypte, Liban, France et désormais aussi Etats-Unis. La quête poursuivie au travers de ses thèmes est universelle et archétypique, c’est un heureux mélange de spiritualité et de sensualité. Son style et son œuvre dans les différents genres attestent beaucoup de talent, de capacité d’innovation, de rythme, d’humour, et une qualité dont Bettina Knapp, critique littéraire et professeur américaine, dit qu’elle est « sensuelle et luxuriante, dénudée et forte » (80).

Ayant côtoyé dès son plus jeune âge « les contrastes qui font mal », d’un côté « sa grande maison au bord du Nil, les réceptions, les bals, le monde clinquant, féerique et factice » de la société dorée du Caire des années 30 et de l’autre « la rue avec ses îlots de misère, ses mendiants sur les trottoirs, ses femmes voilées », Andrée Chedid, être sensible et tourmenté, ne pouvait qu’être marquée pour le reste de sa vie par ces injustices qui feront appel à son sens de la justice.

L’œuvre d’Andrée Chedid est marquée par les paysages méditerranéens, auxquels elle donne une dimension universelle.  Ainsi la mer qu’elle décrit est une « Mer sans visage, Aux cent visages de noyés« .  Des images de villes, de fleuves, de soleils, d’oiseaux apparaissent constamment et reflètent le désir d’explosion, d’envol, de liberté, de vie et de mort:

L’hirondelle pour mourir

se jette contre les voûtes.

(Textes pour un poème, p. 45)

Avec mon sang aux mille oiseaux

J’ai marché tout au long de la terre.  J’ai renié le temps.

J’ai ri de l’argile

J’ai su parler à l’étranger.

(Ibid., p. 102)

La terre est une image mêlée à celle de l’aimé.  Elle compare l’amour à la poésie qui est aussi la délivrance, la consolation, la fuite devant la mort et l’acceptation de la vie.  La passion n’est pas l’amour.  Elle la compare à l’écume des vagues qui disparait.  Ce n’est que lorsque l’écume se mêle aux paysages de la rive, qu’elle dure.  L’amour est au centre de tout.  C’est le noyau des choses:

« L’amour est toute la vie », il est vain de prétendre qu’il y a d’autres équilibres.

Le dénué d’amour trace partout des cercles dont le centre n’est pas.

(Terre et Poésie dans Textes pour un poème, p. 142).

L’amour prend la forme du corps:  « Souvent d’être mon corps, j’ai vécu, et je vis. »  La sensualité est mêlée de tendresse:

Tu auras pour survivre des collines de tendresse

Les barques d’un ailleurs 

Le delta de l’amour.

(Visage premier, p. 32)

La condition de la femme en général et de ses pays d’origine en particulier préoccupe Andrée Chedid.  Ainsi son premier roman Le sommeil délivré (Stock, 1952, réédité par Flammarion 1976) raconte l’histoire d’une femme, Samya, vivant en Egypte, forcée dans un mariage malheureux, emprisonnée dans des coutumes qui l’asphyxient petit à petit.  Elle se délivre en aidant une petite fille Ammal à réaliser son potentiel créateur–elle fait des figurines en argile.  Finalement elle tue son mari dans un geste dramatique et désespéré, geste inattendu et rare dans une société où les femmes ont plutôt tendance à retourner l’arme contre elle-mêmes.  Elle crie pour que d’autres voient la vie: « Si je crie, je crie un peu pour elles.  Et s’il n’y en a qu’une seule qui me comprenne, c’est pour celle-là que je crie, que je crie au fond de moi, aussi fort que je peux. »  (p.215)

Dans ses poèmes, Chedid décrit la femme arabe, la femme opprimée:

Dans les sèves

Dans sa fièvre

Ecartant ses voiles

Craquant ses carapaces

Glissant hors de ses peaux

La femme des longues patiences

se met

lentement

au monde.   

(Fraternité de la Parole,  p.12)

Elle montre des sœurs ennemies qui se réconcilient pour donner à leurs enfants un avenir:

Elles vont

Elles iront

dans le futur qu’elles portent

les femmes des deux frontières

au présent martelé.

(Fraternité de la parole, p. 68)

La tragédie de la guerre du Liban bouleverse Andrée Chedid et l’amène à une prise de position pour la non-violence et la paix, loin du fanatisme et des clans, ainsi qu’à une grande sympathie pour ceux qui souffrent victimes de la violence de l’homme.  Deux recueils de poèmes datant de cette époque soulignent les préoccupations de Chedid et son engagement vis à vis de ces problèmes.

Le corps du Liban sont décris et nommés:

Corps mutilés

Corps mitraillés

Corps pendus

quelle angoisse annonça votre fin?

Corps étranglés

Corps brûlés

Corps traînés

Corps rompus,

quelles frayeurs ouvraient sur votre dernier sommeil?

Vos faces d’épouvante

étreignent nos jours à vivre… »

(Cérémonial de la violence, p. 22)

Parmi ses derniers romans (La maison sans racines, 1985, L’enfant multiple, 1989 et Le message, 2000) ces trois traitent de la guerre du Liban. Bien qu’Andrée Chedid vive loin de son pays d’origine, son éloignement l’a beaucoup sensibilisée au drame du Liban et la distance lui a donné une lecture des événements qu’elle n’aurait peut-être pas pu faire si elle était restée.

La maison sans racines est particulièrement intéressant au regard de mon thème, parce qu’il montre le rôle positif des femmes dans la guerre, leur effort pour la paix et la réconciliation des clans ennemis. Leurs initiatives vont de pair avec leur révolte contre les rôles traditionnels que la société leur assigne. Andrée Chedid vit éloignée du Liban, mais cet éloignement-même et l’inquiétude qu’elle éprouve lui permettent une lecture visionnaire des événements. Ce sont des femmes de l’un et l’autre côtés de la ville divisée, de l’Est et de l’Ouest, qui, à différents moments de la guerre, ont été à l’origine de marches pour la paix.

Le roman innove par sa technique. Trois histoires différentes se déroulent en différents moments et en différents lieux; elles sont organisées autour d’un même événement : la marche qu’organisent au sein de la ville déchirée par la guerre, deux jeunes femmes appartenant à des communautés opposées  Une technique quasi-cinématographique présente les événements des trois histoires. Avec lyrisme et humour, ces histoires expriment le désir de vie, d’amour, de réconciliation au milieu de la tragédie de la guerre. Andrée Chedid, dans ce roman, atteint la perfection. La marche pour la paix, trame du roman, dans son appel éloquent, est traitée avec une précision d’horloger.

La marche de cette femme rappelle beaucoup d’autres marches de femmes au cours des temps. « Kalya avance comme si elle marchait depuis toujours. Elle avance, pas à pas, depuis des éternités, au fond d’un immense vide … Une marche immémoriale et si brève cependant. » (117) Elle avance vers la place de vérité, « des corps douloureux, venus de tous les siècles, de tous les coins de la terre, surgissent autour d’elle. Vagues courtes et continues, cortège d’espoir qui se brise contre un mur de ciment. Les hommes convoitent la mort » (117). Au travers de la vie des deux jeunes femmes qu’elle s’efforce de sauver, elle pense à la survie de tout le pays et, avec lui, au salut de la terre. Cette femme qui marche au travers d’une ville déjà déchirée par la guerre est véritablement forte et convaincante.

Beyrouth devient la somme de toutes les villes détruites par la guerre au cours de l’histoire, de tous les prisonniers, de tous les champs couverts de corps, de tout ce malheur que Kalya refuse. « La terre n’en finira-t-elle jamais d’endurer ces tortures?… Kalya avance à l’intérieur d’un cauchemar…. Elle pourrait, elle voudrait être ailleurs. Dans un autre pays, un autre monde, sur un autre chemin. La mort est-elle au bout de celui-ci? » (161-162). Un seul coup de feu a tout renversé. Le franc-tireur, « tueur sans cause » (225) a fait ce sale travail. Cet acte soulève des questions essentielles. « Pourquoi abréger cette étincelle?… Qu’est-ce qui compose la chair de l’homme, la texture de son âme, la densité de son coeur? Au milieu de tant de mots, d’actes, d’écailles, où respire la vie? » (226)

Cette longue marche de Kalya permet à Andrée Chedid de poser les questions clés sur le Liban, la guerre, la violence. Deux pages sans ponctuation, dont chaque ligne commence par le mot avant, font ressortir quelques-unes des horreurs de la guerre : les divisions de la ville, les milices, la diversité des armes, les francs-tireurs, les massacres, les corps calcinés, les mères qui hurlent de douleur. Toutes ces évocations commencent comme un vœu par le même mot : « Avant que le pire devienne le pain de chaque jour avant que le barrage de toutes les fraternités de tous les dialogues se brise que l’horreur dévaste submerge avant que avant que avant que. … » (215-216) Ce long passage sans ponctuation est la marche, haletante qui oppose l’espoir à tout ce qui est contre lui. Mais « avant » est déjà devenu « après » et la mare de sang s’étend.

Ammal et Myriam croient dans l’action non-violente positive. Mais d’une façon différente de Kalya. Elles choisissent une marche pour la paix, des mains tendues, un baiser symbolique, une écharpe au vent, l’annonce d’un mouvement de masse qui va s’engager. Dans les deux cas, le résultat est la mort. Pouvait-il en être autrement, à la veille de la guerre du Liban? Comment pouvaient-elles s’opposer à toutes les forces liguées pour ouvrir la tragédie? Que pouvaient-elles faire contre les kalachnikov pointés sur le cœur de leur initiative de paix? Tous ceux qui au Liban, ont eu recours à une tactique non-violente agressive pour empêcher la guerre, marches pour la paix, grèves de la faim, sit-in, traversée quotidienne de la ligne de démarcation, savaient que leur foi dans la paix et l’unité triompherait un jour des forces de destruction, même si sur le moment, tout paraissait terriblement lugubre.

Dans ce roman, le désir de paix et sa mise en pratique vont de pair avec le désir et le besoin de libération des femmes. Toutes les femmes fortes et résolues du roman veulent être libres, et ne pas laisser d’autres choisir à leur place. Elles se dressent contre les injustices, elles sont professionnelles et donc aussi économiquement indépendantes. Elles refusent le rôle que la société leur assigne, et répondent aux hommes de leurs familles quand elles estiment qu’ils empiètent sur leur droit de vivre comme elles l’entendent.

Les femmes de La Maison sans racines sont vraiment visionnaires et révolutionnaires. Elles ont compris qu’il était important d’incorporer la révolution sexuelle dans le changement politique. Leur marche symbolise leur force. Même si, dans la pratique, la marche est un échec, symboliquement elle continue à vivre. Son esprit peut se répandre et engendrer les changements si nécessaires. De nombreuses marches pour la paix, et d’autres initiatives ont exprimé au Liban cet espoir. Tous ceux qui, dans ce pays, ont cru que la justice et la paix triompheraient de la violence et de la destruction, et œuvrèrent silencieusement et courageusement à la réunification de leur pays, ont récolté un jour les fruits de leur patience.

L’enfant multiple est un livre magnifique sur fond de guerre au Liban : l’histoire d’un enfant beau et aux identités multiples.  Il interpelle pour sa réflexion sur les cicatrices de la guerre qui blessent le corps, et la possibilité de les maquiller par des prothèses. Omar-Jo est l’enfant multiple, issu d’un père musulman d’Egypte et d’une mère chrétienne libanaise. L’enfant a perdu un bras dans la guerre du Liban. Il porte son amputation, moignon tuméfié, avec fierté. Venu à Paris pour trouver refuge, on lui offre plusieurs prothèses pour remplacer ce bras qui manque et retrouver son habileté. Omar-Jo refuse :

L’enfant s’était, peu à peu, habitué à son moignon. Fondus sous la blessure close, même les points de suture en faisaient partie. Ainsi avait-il l’impression que l’image de son vrai bras pouvait continuer à l’habiter; d’autant plus présente, d’autant plus irremplaçable, que ce bras gisait, au loin, mêlé à la terre de son pays, faisant partie de cette même poussière qui recouvrait Omar et Annette. Ce membre, qu’il oubliait par moments pour exister et mieux se mouvoir, il fallait en même temps que sa représentation demeure en lui comme une amputation, comme un cri permanent. On ne pouvait troquer ce bras, ni trahir son image. Son absence était un rappel de toutes les absences, de toutes les morts, de toutes les meurtrissures.

 (L’enfant multiple, pp. 217-18)

Andrée Chedid exprime les sentiments que posent une amputation, les questions de reconstruction et de prothèse, la relation établie avec le pays mutilé, l’importance de la mémoire vivante pour ne pas répéter la violence, les guerres et tout ce qui peut entraîner le malheur des peuples.

Dans ses poèmes, son théâtre et ses romans, Andrée Chedid exprime les problèmes de la région du monde où elle est née et qui la préoccupent.  Mais ces conflits reflètent des questions globales, une vision universelle et un amour de l’humain où qu’il(elle) se trouve.  Elle sait mettre le doigt sur les blessures pour les cautériser, les panser et les guérir.  Elle nous donne un souffle d’espoir, une fenêtre ouverte sur un horizon de lumière, si seulement nous étions prêts à écouter cette voix et à accepter de vivre différemment dans des actes transformant le personnel et le politique.  Pourtant Andrée Chedid ne prêche pas, loin de là.  Ses personnages sont complexes et profonds.  Sa vision du monde est toute en nuances et en délicatesse.  Elle nous donne une image du beau et du laid, du sublime et du bas, dans un langage qu’elle crée et manie à la perfection. L’enfant et le clown sont des personnages qui reviennent souvent et se rejoignent dans une expression d’amour et de vie:

La joie est une tête de clown

L’amour s’effrite à la pointe des heures

L’enfant

A déjà son visage de demain.

(Textes pour un poème, p. 29)

C’est un long itinéraire de patience, d’endurance, de foi, de vision et d’amour qu’Andrée Chedid nous trace dans les mots, les lignes, les pages, les livres de son œuvre si riche et tellement importante pour que l'(a)(f)humanité (j’utilise ici ce terme pour combiner le côté femme/homme exprimant le sens complet de ce qu’Andrée Chedid nous dit) retrouve son visage perdu et atteigne la réconciliation.

Je terminerai par quelques remarques que j’ai faites à la suite de mes rencontres avec Andrée Chedid.  C’est à la rue de Seine que je me suis rendue, un après-midi13 juin 1995, pour l’un des entretiens que j’ai eu le bonheur d’avoir avec Andrée Chedid, dialogue qui me permettrait d’aller plus loin dans mon analyse de l’écriture de cette femme écrivain remarquable.  Je l’enseigne aux Etats-Unis depuis de nombreuses années déjà, elle ne cesse de m’inspirer, de m’aider à regarder plus loin pour aller de l’avant, comme elle le fait, elle, tel ce long fleuve qui ressurgit partout dans son œuvre :

Fleuve…Métamorphoses perpétuelles en nous; et pourtant unicité, simplicité de l’image donnée.  Fleuve mythique et réel.  Image porteuse multipliant nos sensations, renouvelant l’appétit de vivre lorsque celle-ci se trouve menacée.  Le Nil dans ma mémoire contient tous les fleuves du monde.  Il est aussi présent.  Il est la Seine.  Il est fleuve.  Eau.  Mobilité.  Saisons.  Vie.

(Rencontrer l’inespéré, p. 25)

C’était à la rue de Seine que j’avais rencontré Andrée Chedid pour la première fois, il y a de cela plus de quinze ans maintenant, et j’associerai toujours cette rue avec elle, avec son écriture, avec son sourire et ses gestes généreux, larges, avec son ouverture, sa spontanéité et profondeur, son équilibre harmonieux, tant de belles qualités humaines qu’elle porte en elle et dans son œuvre qui font que, lorsqu’on a le bonheur de la retrouver ou de la lire, on se sent mieux après, renouvelé, fort de cette amitié, riche de ces images, qui aident à traverser les zones difficiles de la vie.

BIBLIOGRAPHY

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——-.  La maison sans racines.  Paris:  Flammarion, 1985.

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——-.  Mondes Miroirs Magies. Paris:  Flammarion, 1988.

——-.  Rencontrer l’indespéré. Vénissieux: Paroles D’Aube, 1993.

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Evelyne Accad

Professor French, Comparative Literature,                                                                  

Women’s Studies, African Studies,

Middle East Studies, Honors Program

University of Illinois

Urbana, Illinois 61801

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